L’histoire du chronographe Hublot Big Bang

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L’histoire du chronographe Hublot Big Bang commence dans les années 1980, lorsque Carlo Crocco crée la marque MDM Genève

Nous sommes en pleine époque de Miami Vice, la série mythique faite de fashion, de soleil caribéen et de grosses cylindrées (entre autres…). La montre lancée par Carlo Crocco est intéressante à plus d’un titre. D’abord, elle vient challenger un monde horloger qui semble légèrement endormi à cette époque. Ensuite, malgré son nom, la marque porte un ADN particulier, bien plus méditerranéen qu’helvète. Enfin, parce que la montre proposée par MDM Genève offre plusieurs innovations en matière de design, dont l’utilisation d’un bracelet caoutchouc d’une nouvelle nature. Et c’est une première pour une montre positionnée sur un segment de luxe. Je suis persuadé que la nouvelle venue aurait fait son effet aux poignets de Ricardo Tubbs ou Sonny Crockett!

Tous les ingrédients sont présents pour aller droit vers un échec cuisant, ou une réussite surprenante. La montre prendra la seconde direction. À noter qu’à l’époque, le nom de la marque est bien MDM (trois lettres dont la signification évoluera avec le temps), et le modèle s’appelle Hublot, en référence à la lunette vissée — autre signe caractéristique de la MDM. Bien sûr, cette allusion au hublot n’est pas une première et on peut aisément trouver quelques autres modèles — célèbres — dont le design est inspiré des fenêtres d’un bateau.

Au-delà de cette inspiration maritime, ce que j’ai aimé d’entrée dans la MDM (je me rappelle avoir essayé de nombreuses fois les MDM acier ou or, lors de vacances en famille dans le Sud de la France), c’est son côté décalé et, encore une fois, légèrement provoquant. Au même titre qu’un détective de police roulant en Ferrari et arborant un costume blanc de grand couturier (Sonny Crockett), la MDM ne faisait pas partie d’un establishment horloger ronflant, mais venait bousculer quelques codes pourtant bien établis. Et elle affirmait cette différence avec fierté. Qu’on aime… ou pas.

Big Bang © Hublot

La Big Bang « in your face »

« Fast forward» comme diraient les Américains et nous voici en 2004. Jean-Claude Biver — que nous ne présenterons pas ici — entre au capital de MDM et prend la tête de l’entreprise. Si vous avez aimé Miami Vice, vous aimerez certainement Fast & Furious !

Rapidement, le nouveau CEO voit le potentiel de la marque et de la Hublot. Une fusion de matériaux rarement utilisés ensemble (or et caoutchouc), un design sans concession et une différence crânement affirmée. Quelques mois suffiront pour présenter à Baselworld 2005 un nouveau modèle : le chronographe Big Bang.

Le nom est intéressant comme à chaque fois qu’une marque lance une nouvelle montre. Si l’idée initiale du Big Bang peut nous ramener à l’espace, c’est en fait plutôt à l’explosion originelle qu’il faut se référer.

La nouvelle Big Bang en impose. Rien en elle n’est discret. Une lunette connue en référence au modèles MDM, un bracelet caoutchouc et une boîte complexe aux multiples angles. La pièce utilise de nombreux matériaux différents et de nombreuses finitions.

Et encore une fois, la Hublot décide de jouer la «provoc ». Elle se positionne sur un segment premium, et défie directement les chronographes plus classiques et plus installés. Elle utilise un mouvement ETA, ce qui lui sera reproché par beaucoup, qui oublieront que toutes les marques — y compris les plus grandes — ont eu recours à des mouvements chronographes OEM pour leurs modèles.

Mais ceci est le signe que ce nouveau chronographe Hublot dérange, voire menace.

Le jour d’après

Le nouveau chronographe Hublot Big Bang sera un succès phénoménal. Il propulsera la marque dans une autre dimension! Mais surtout, il verra s’imposer une nouvelle forme de marketing «de disruption» qui sidérera l’industrie horlogère encore très attachée à ses références techniques.

Le succès de la Big Bang n’est pas qu’horloger. C’est un succès sociétal que J-C Biver a vu venir. Il a « senti » l’évolution du marché et proposé une réponse certes extrême, mais attendue. À partir de là, la gamme Big Bang ne cessera de s’étoffer. MDM devient Hublot et, quelques années plus tard, elle rejoint la galaxie LVMH.

Hublot continue sa stratégie marketing, allant toujours où on ne l’attend pas. Fi des critiques, la marque avance et le chronographe Big Bang est son étendard. À ce titre, «LA» Big Bang mérite largement sa place parmi les chronographes qui ont influencé le plus l’horlogerie. C’est une montre plaisir, presque coupable tant elle déclenche les commentaires. Si depuis la Big Bang s’est embourgeoisée, la première version noire est toujours restée ma préférée. En 2005, Christopher Nolan nous propose son fameux Batman Begins, un des Batman les plus aboutis. La Hublot Big bang en céramique noire est l’incarnation du super héros nocturne. Anguleuse, revêtue de matériaux modernes, au look high-tech et au cœur solide, elle reste celle qui a secoué l’horlogerie contemporaine. Elle n’était ni attendue, ni la bienvenue, et c’est justement ce qui l’a rendue à jamais sympathique.

Certains diront qu’on ne fait pas une omelette sans casser des œufs. La Big Bang en est un bel exemple !

Big Bang © Hublot

Hublot Big Bang

BOÎTIER: acier ou or rose, étanche à 100m

DIMENSIONS : 44,5mm

MOUVEMENT: chronographe mécanique à remontage automatique, 40 heures de réserve de marche

FONCTIONS : heures, minutes, petite seconde, chronographe, date

CADRAN: noir soleil avec index appliques en acier satiné vertical

BRACELET: ajustable en caoutchouc naturel noir, fermoir déployant Hublot en or rose et acier 316 L

ANNÉE DE LANCEMENT: 2005

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